Le 25 juin 2025, Amélie et la métaphysique des tubes sort en salle. Ce film d’animation librement adapté du roman d’Amélie Nothomb retrace les premières années de vie d’une enfant dans le Japon des années 70, entre regard intérieur et exploration du monde.


Une enfance au Japon
L’histoire suit Amélie, petite fille née de parents belges expatriés au Japon. Jusqu’à ses trois ans, elle se perçoit comme un être passif, presque végétatif. Son éveil progressif au monde marque le cœur du récit. À travers ce point de vue enfantin – celui d’une conscience en formation – le film explore des questions universelles : la perception de soi, la découverte des émotions, l’émergence du langage.


Un film d’animation sensible
Signé par Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, le film puise dans l’univers du roman pour en proposer une interprétation visuelle sensible et épurée. Les deux réalisateurs, issus du monde du storyboard et de l’animation, adoptent une esthétique minimaliste, presque sensorielle, qui épousent les sensations d’un tout-petit. Loin des codes habituels du cinéma d’animation, le film mise sur une lenteur assumée et une attention aux détails. Le Japon y est montré non pas comme un décor exotique, mais comme un univers familier. Vécu de l’intérieur par l’enfant, on le perçoit à travers des détails : une maison, un jardin, une nounou bienveillante.


Un film à découvrir en famille
Pensé comme un récit d’éveil, le film permet plusieurs niveaux de lecture. Pour les jeunes spectateurs, il raconte le développement de l’enfant, marqué par la curiosité, l’éveil et l’amitié. Les adultes, eux, y verront une réflexion existentielle sur l’origine du soi, la construction de la conscience, et la mémoire des premières années de vie. Le personnage de Nishio-san, figure tutélaire et silencieuse, incarne ce lien humain qui structure l’enfant. Une présence rassurante qui permet à l’enfant de s’ancrer dans le monde.

Une adaptation fidèle à l’esprit du roman
Loin d’une adaptation littérale, le film s’empare de la voix singulière d’Amélie Nothomb – drôle, radicale, poétique – pour en proposer une variation cinématographique. L’humour, le regard sur la condition humaine et le goût du paradoxe sont traduits avec finesse. Le récit conserve la structure du roman, alternant pensées philosophiques et scènes du quotidien, dans un format accessible aux plus jeunes. Sans trahir l’esprit du texte, l’ensemble trouve un équilibre subtil entre distance et émotion.
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Un film jeunesse à ne pas manquer
Présenté au Festival d’Annecy, Amélie et la métaphysique des tubes s’inscrit dans une veine exigeante du cinéma jeunesse. À l’image de Flow, il propose un voyage sensoriel porté par une animation contemplative, qui invite autant à la lecture qu’à la réflexion.
Sortie en salle : 25 juin 2025
Durée : 1h17
D’après Métaphysique des tubes d’Amélie Nothomb (Albin Michel)
Réalisation : Maïlys Vallade et Liane-Cho Han
À partir de 7 ans

L’univers sonore du film, signé par la compositrice japonaise, Mari Fukuhara, vous attend ici.
Qui sont les réalisateurs ? Formés à l’école des Gobelins, Maïlys Vallade et Liane-Cho Han ont fait leurs armes sur des pépites du cinéma d’animation (J’ai perdu mon corps, Calamity, Le Petit Prince…). Elle est storyboardeuse et réalisatrice, lui directeur artistique et animateur : à deux, ils conjuguent finesse narrative et poésie visuelle. Avec Amélie et la métaphysique des tubes, ils signent leur première coréalisation, en parfaite harmonie.
Merci pour ce joli texte sur un film que vous me faites découvrir !